Mme Nathalie Oziol alerte M. le ministre de l’éducation nationale sur le manque accablant d’accompagnants et d’accompagnantes d’élèves en situation de handicap (AESH) sur plusieurs écoles et collèges de l’Hérault. L’absence d’AESH désorganise et affecte en profondeur le fonctionnement des écoles et le parcours des enfants en situation de handicap. En cette rentrée 2025, les professionnels et professionnelles d’éducation, les parents d’élèves et les syndicats tirent la sonnette d’alarme : cette rentrée signe une dégradation encore jamais vue des conditions de travail des enseignants et enseignantes et des AESH, dont le nombre continue de réduire malgré les besoins notifiés par les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Dans une école de la 2e circonscription de l’Hérault, ce ne sont pas moins de 15 élèves qui sont en attente d’un accompagnement effectif d’AESH mutalisé. Moins de deux mois après la rentrée, trois collèges du département étaient aussi en grève pour dénoncer ces manques humains. Dans l’Hérault, les syndicats FSU-SNUipp 34, le SNES-FSU 34, le SNEP-FSU 34, le SNUEP-FSU 34 et SUD Éducation 34 ont déposé une alerte sociale concernant ce manque cruel d’AESH, qui paralyse la scolarité des enfants en situation de handicap, laissés pour compte suite au désengagement de l’État. Le constat est sans appel : il y a un manque à combler conséquent pour permettre à tous les élèves ayant reçu une notification d’accompagnement par la MDPH de recevoir l’aide à laquelle ils ont droit. Au fil des années, les notifications d’aide mutualisée se sont multipliées au détriment de l’aide individuelle : l’aide mutualisée n’indiquant pas de nombre d’heures dues, cela permet aux services de l’éducation nationale de s’affranchir des besoins des élèves et, dans certaines situations, de déclarer qu’une seule heure de présence d’une accompagnante pour plusieurs élèves notifiés d’une même classe conviendrait ainsi à répondre à leurs besoins. Ce n’est pas le cas ! D’ailleurs, cela constitue une carence fautive de l’État que le juge administratif n’hésite plus à sanctionner (tribunal administratif de Marseille, 9 avril 2025, n° 2502509). Certains PIAL en viennent même à affecter uniquement les AESH sur des notifications d’aide individuelle et plus sur les notifications d’aide mutualisée. D’autres AESH se retrouvent en charge de dix voire quinze élèves, éparpillés dans des établissements divers et présentant des besoins multiples sans qu’une formation suffisante et adaptée ne leur soit proposée. Au delà du manque de formations et l’extension du périmètre d’activité des AESH liées à la pénurie de personnels, la Défenseure des droits rappelle que ces difficultés de recrutement s’expliquent ainsi : « L’une des premières raisons de la précarité de l’emploi d’AESH est celle de la rémunération et du temps de travail hebdomadaire. Dans les faits, la grande majorité des AESH se voit proposer un contrat de 24 h/semaine, correspondant à la durée de scolarisation d’un élève en maternelle et en élémentaire. Ce temps de travail équivaut à 60 % d’un temps plein et, dès lors, à une rémunération proportionnelle, soit l’équivalent d’à peu près 800 euros/mois ». Ce manque d’attractivité du métier d’AESH s’explique aussi par « l’absence d’intégration de la fonction d’AESH dans la fonction publique [qui] contribue à un sentiment de marginalisation ». La nécessaire reconnaissance du statut d’AESH doit passer par la création d’un corps de fonctionnaires leur étant dédié, revendication partagée par la majorité des syndicats représentatifs des AESH. Par ailleurs, priver les élèves d’accompagnement, c’est saboter leur apprentissage et pour cause, certains sont contraints de redoubler ou se retrouvent déscolarisés. Ces manques d’AESH accablent également les enseignants et les enseignantes, qui subissent déjà des classes surchargées et se retrouvent à devoir faire le travail des accompagnant·es tout en poursuivant le travail d’enseignement. La réponse faite par le Gouvernement au cours de l’été 2025 continue d’enterrer l’inclusion scolaire, pourtant proclamée par la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. 20 ans après sa mise en application, le Gouvernement entérine la création des PAS (pôles d’appuis à la scolarité) et s’évertue à aller à l’encontre de l’inclusion : fusion des missions d’AED et AESH, MDPH dessaisies de leur mission de décision d’attribution d’une «aide humaine», extension des zones d’affectation des AESH. Il est insupportable que l’État cherche à faire des économies sur le dos des enfants en situation de handicap et sur les corps de métier les plus précaires. Le code de l’éducation précise pourtant bien dans l’article L112-1 : « Dans ses domaines de compétence, l’État met en place les moyens financiers et humains nécessaires à la scolarisation en milieu ordinaire des enfants, adolescents ou adultes en situation de handicap ». Sur ces constats, Mme la députée interroge M. le ministre sur la qualification des AESH comme personnels contractuels de l’éducation nationale et l’absence de dotation financière spécifique permettant le recrutement de personnel de remplacement et demande comment le ministère de l’éducation nationale compte répondre aux manques croissants, année après année, d’accompagnants et d’accompagnantes d’élèves en situation de handicap. Étant donné que la carence fautive de l’État a déjà été reconnue auparavant, il est injustifiable que le Gouvernement fasse des économies sur les droits des enfants en situation de handicap et mette en dysfonctionnement les établissements scolaires. Elle souhaite connaître sa position sur le sujet.
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/17/questions/QANR5L17QE10604 : Explosion du manque d’AESH dans les écoles : une rentrée catastrophiqueAffiliation obligatoire des personnels de l’éducation nationale à la MGEN
Mme Nathalie Oziol interroge M. le ministre délégué auprès de la ministre de l'action et des comptes publics, chargé de la fonction publique et de la réforme de l'État, sur l'obligation faite aux agents de l'éducation nationale d'adhérer à la mutuelle MGEN à compter...


